Lignes directrices

Une aventure artistique

C’est en 1989 que Noël Cadagiani fonde la compagnie de danse qui porte son nom. Noël Cadagiani est danseur, chorégraphe et pédagogue. Ancien danseur du Grand Théâtre de Tours, il a été professeur de danse à la Salle Pleyel à Paris de 1990 à 1998.

Dès 1985, il présente ses premières pièces chorégraphiques avec notamment La Flûte enchantée, co-produite par le Théâtre Contemporain de la Danse (Paris) et Palmerland, une comédie chorégraphique policière issue d’un travail sur l’univers de la bande dessinée avec René Pétillon.

À ce jour, ce sont plus d’une vingtaine de créations qui ont été présentées par le Ballet Cadagiani. Parmi les plus notables et récentes :

  • Real World, inspirée par les écrits de Guy Debord sur la société du spectacle, créée à Nîmes en 2008 sur une musique originale de Fabrice Michel (Mobile Homme Théâtre et Théâtre Christian Liger).
  • En 2010 Le Désœuvrement d’Anne-Marie Stretter, un court métrage inspiré d’India Song de Marguerite Duras.
  • En 2017, Lucretia, sa plus récente création, présentée au Théâtre Christian Liger (Nîmes).

Après la longue période des confinements liés à la pandémie de COVID, le Ballet Cadagiani a repris ses activités artistiques en 2022 avec notamment une nouvelle production de la pièce TRICLINIUM.

Créer un état poétique physique

Le projet artistique du Ballet Cadagiani est également nourri par la longue expérience pédagogique du chorégraphe. Il s’appuie sur le développement et la transmission d’outils et de méthodes, et notamment sur :

  • La notation cinétographique Laban, ainsi nommée du nom de son inventeur, le Hongrois Rudolf Laban (1879-1958) ;
  • L’utilisation et la poursuite du développement et de la transmission de la méthode dite des « Barres flexibles », créée par Wilfride Piollet.

C’est à l’occasion de sa rencontre avec Wilfride Piollet (1943-2015) et Jean Guizerix, tous deux danseurs Étoiles à l’Opéra de Paris, que Cadagiani a découvert la méthode des « Barres flexibles ». Cette expression « barres flexibles » est née sous la plume du poète René Char, ami du couple Piollet-Guizerix, dans un texte qu’il dédia en 1986 à ces deux artistes. « Le poète n’ignorait pas que nous nous entraînions sans nous tenir à la barre… que la gravité était notre référence et que nous désirions trouver les moyens de ne pas mettre le corps en branle sans l’impulsion d’un imaginaire poétique», raconte Wilfride Piollet dans son ouvrage Synthèse des barres flexibles.

Pendant plus d’une douzaine d’années, Cadagiani s’est formé à cette technique auprès de ces grands interprètes, dont il a assidûment fréquenté le studio de l’Aire à Poissy. Les « barres flexibles » font aujourd’hui partie intégrante de sa démarche de construction du mouvement.

Interpréter sans imiter

Il faut également souligner que la technique des barres flexibles rejoint les éléments essentiels de la recherche de Rudolf Laban et de son analyse du mouvement, qui fait de la force de la gravité le principe fondateur de la danse.

Cadagiani utilise très largement ces deux techniques dans son travail artistique. Celles-ci amènent chaque danseur à construire son mouvement de façon autonome grâce à l’imaginaire poétique porté par les barres flexibles. Il a également adopté le système de notation cinétographique de Rudolph Laban, non seulement pour la conservation et la transmission des chorégraphies, mais aussi sur le plan de la création artistique.

En effet, avec les cinétogrammes Laban, le danseur dispose d’un élément objectif qui lui permet de s’approprier différemment la chorégraphie, sans se reposer sur les indications d’un maître. Comme l’écrit Laetitia Doat : « (…) le danseur se soustrait au modèle imposé de l’extérieur par le corps d’un autre (celui du chorégraphe ou de l’enseignant par exemple). L’utilisation de la partition est ainsi porteuse de responsabilité, d’autonomie, voire de liberté car l’interprète devient son propre référent, sa propre norme (…) »

À la recherche du commun de nos danses

Dans son travail de création, Noël Cadagiani réunit fréquemment danseurs, musiciens et vidéastes. Pour construire sa distribution, il n’hésite pas à faire appel à des danseurs qui viennent d’horizons très variés. La création chorégraphique s’accompagne alors de la recherche d’un langage commun et d’une énergie commune au service de la danse. C’est à chaque fois un univers commun tout neuf qui se constitue sur le plateau, porté par l’attention et la sensibilité des danseurs.